dimanche 24 avril 2011

WWOOF 5 : Cap de la Goutte

Cap de la Goutte
Camarade (09) -600m
Du 11 au 23 Avril 2011

On part un peu sur un coup de tête avec Basile pour un petit mois en Ariège, avec pour commencer quinze jours très courts dans un petit collectif à Camarade.

On arrive sur une ferme de 13 ha, avec un potager, une serre, des champs pour l'herbe (et bientôt des céréales), des pâtures pas fauchables à cause de la pente, un petit peu de bois, pas d'eau. Les paysages sont très beaux et très verts, on s'en met plein les mirettes.

Plein les mirettes j'vous dis !

Le terrain a été acheté il y a quatre ou cinq ans. Aujourd'hui vivent dessus Veronika et Roberto (qui nous accueillent), Yves, et Jean-Pierre et Marie-Noëlle. La cinquantaine pour tout le monde. La fille de Veronika est là bas aussi avec ses trois enfants, mais je crois que c'est provisoire.

Qui fait quoi ?
Veronika s'occupe du poulailler (50 poules), pas mal de la cuisine, fait du pain, des herbes séchées, des conserves, travaille a la serre, au jardin, sait filer, tisser, fait de la vannerie et je pense plein d'autres choses. Elle a un diplôme d'éducatrice et ils sont famille d'accueil, alors ils prennent des jeunes à la maison qui ont un handicap léger (déficience mentale).
Roberto habite depuis plus de 20 ans en Ariège. A travers plusieurs collectifs je crois qu'il a été en autonomie quasi-complète pendant plusieurs années. Son copain c'est le cheval. En ce moment il bosse avec quatre chevaux et un mulet (son nouveau coup de cœur). Depuis qu'il est à la Goutte, le maraichage a pris une autre dimension. Avec les chevaux et ses outils - plus gros hangar d'Ariège probablement (sic !), il travaille la terre, fauche, fait du transport, et du débardage. C'est un spécialiste du compost.
Quelques outils ...

Yves bosse en dehors de la ferme, mais est assez présent au niveau collectif. Il est polyvalent.
Enfin Jean Pierre et Marie No sont plutôt à l'écart, ils se sont fait construire une maison bioclimatique et ils restent dedans :)
Une fois par semaine c'est journée collective.

Le projet
Se rapprocher de l'autonomie, dans la mesure du possible. Aujourd'hui un grand bâtiment est en train d'être rénové. Il servira d'habitation pour loger Veronika et Roberto (qui dorment dans ce qui sera plus tard la bibliothèque / pièce commune), et permettra d'accueillir plus de monde (nous étions sous tente avec Basile), de manière provisoire ou permanente. Au sous-sol une cave voutée pour la conservation des produits.

Et dans un second temps, si tout se passe bien et si des gens rejoignent le projet, il y aura des champs de céréales, des chèvres, des moutons, des cochons et une ou deux vaches. Le bâtiment pour les bêtes qui va avec, ainsi qu'une fromagerie sans doute. La piaule de Roberto sera alors à l'étage de la grange, au dessus des animaux. Sacré Roberto.

Le travail
Le jardin (40 a) : buttage, sous-solage, épandage, en traction animale avec des chevaux en cours de dressage. L'attelage et les outils sont entretenus et adaptés par Roberto qui travaille un peu le cuir. On a aussi fait un peu de repiquage et de boulot dans la serre.
Le jardin impeccable de Roberto

La construction : avec sa collection impressionnante de machines, le hangar de Roberto doit être agrandi (on double ou triple la surface). La structure est en bois rond (du douglas acheté sur pied pour servir de bois d'œuvre à la future maison et abattu dans la forêt à 500m, découpé à la scie mobile ; on s'est servi des chutes pour le hangar), les murs en dosses (les croûtes des douglas) et le toît en tôles. Les fondations c'est un gros caillou placé sous les poteaux.
On a surtout déligné et assemblé les dosses sur la structure. Et filé un coup de main à Roberto pour porter les troncs et les déposer en équilibre avant qu'ils soient assemblés. C'était un peu dangereux mais efficace au final.

Le hangar

Le transport : y'a plein de chutes de bois qui restent là ou la scie mobile les a coupés, alors on va les chercher avec notre petite remorque attelée, et hue ! C'est bien que les chevaux travaillent tous les jours, on a essayé d'en faire un peu chaque fois qu'il n'y avait pas de boulot au jardin.

Basile le cocher

Le dimanche : on est allé se promener avec Basile ; on a traversé une super forêt.
Aventure en forêt
Puis on est arrivés à Bouguet, lieu collectif un peu en perdition. C'est juste un lieu de vie maintenant, pas trop de projet commun à ce qu'il semble, les gens bossent dehors et viennent squatter le terrain avec leur yourte-dôme-kerterre-[placez ici votre habitat léger alternatif]. Une visite complètement déprimante d'un lieu avec des gens, des connaissances, un potentiel et pas de réalisation.
On continue à se promener et on arrive au but de notre balade : boubiella (un peu périmé, mais : http://www.terredeliens.org/spip.php?breve1836). Un lieu vraiment très beau, des bois, des prés, des pâtures, une source, un corps de ferme de 600 m², des gens jeunes, des enfants, ... et une situation de groupe un peu compliquée malheureusement. Mais un chouette endroit avec un super potentiel. Un jour peut être ?
On voulait faire un tour a Baluet (que vous avez peut-être vu dans "Volem rien foutre al pais" de Pierre Carles), mais le projet semble être sur la fin, alors pas la peine d'aller déprimer sur un échec :(

Le bilan
Un super lieu ou j'ai pu un peu approcher ce que je cherchais dans le wwoof, et ce à quoi j'aurais envie d'arriver. Des gens qui ont vécu l'autarcie, qui y retournent doucement, qui ont de l'expérience, un projet construit qui se met en place à son rythme, par étapes.
Le travail avec les chevaux est un bon compromis, maintenant j'aimerais voir de plus près ce que donne la permaculture ou la culture naturelle (pas de travail du sol, minimum d'intervention humaine). A suivre.
On part à Ramounat, toujours en Ariège, et Veronika et Roberto ont un petit sourire quand ils nous demandent si on sait ou on va mettre les pieds ...